Ahmad Montazeri, fils de l’ayatollah Montazeri, ancien haut dignitaire de la République islamique d’Iran dans les années 1980, a été condamné hier dimanche à 21 ans de prison pour avoir divulgué des enregistrements secrets dans lesquels son père dénonçait les exécutions commises dans le pays en 1988.
Un tribunal religieux de Qom, dans le nord du pays, a condamné Ahmad Montazeri à dix ans de prison pour «atteinte à la sécurité de l’Etat», et à dix autres années de prison pour avoir rendu publics «des enregistrements audio classés secrets» et à un an supplémentaire pour «propagande» contre le régime.
Toutefois, en raison de son âge avancé, 60 ans, et d’un casier judiciaire jusqu’alors vierge, le tribunal religieux a précisé dans son jugement que l’accusé ne devra purger finalement que six ans de prison. Ahmad Montazeri a vingt jours pour faire appel de ce jugement.
C’est en 1988 que l’ayatollah Montazeri, qui était alors le dauphin et le bras droit de l’ayatollah Khomeiny, le père de la révolution islamique, avait dénoncé les exécutions de milliers de moudjahidines du peuple opposés au régime des mollahs, alors que les exécutions avaient été ordonnées par l’ayatollah Khomeiny lui-même, peu avant sa mort.
Quelque 30.000 prisonniers politiques, qui purgeaient leurs peines de prison et dont certains étaient même sur le point d’être libérés, avaient ainsi été massacrés. Cette affaire pourrait exposer l’Iran à d’éventuelles poursuites devant un tribunal pénal international.
Les enregistrements de 40 minutes contenant des critiques de la décision de Khomeiny, qui lui coûtera à Montazeri père sa place, ont été publiés en août dernier par son fils. Ils ont été réalisés lors d’une réunion à huis-clos entre l’ayatollah Montazeri et les quatre membres de la commission chargée de mener «l’épuration» dans les prisons iraniennes.
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