Les Yazidis irakiens contraints de rester loin de Sindjar

Les Yazidis ont commémoré jeudi dernier le troisième anniversaire de l’attaque lancée dans le nord de l’Irak par les combattants de l’organisation Etat Islamique (EI) visant leur communauté, qu’ils considéraient comme impie, un assaut que l’ONU avait qualifié de génocide.

Les derniers djihadistes de l’organisation EI ont été chassés en mai de la région de Sindjar. Toutefois, la majorité des survivants yazidis ne peuvent pas y retourner et sont donc toujours contraints à l’exil.

Environ 3.000 femmes et enfants demeurent captifs en Syrie, où l’EI les avait emmenés avant de les réduire à l’état d’esclaves sexuels notamment.

Par ailleurs, divers groupes armés rivaux appuyés par différentes puissances régionales luttent toujours pour le contrôle de la région de Sindjar.

Le génocide commis par EI contre les Yazidis se poursuit et le monde s’en détourne, a déclaré jeudi à Genève la Commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie.

Selon une étude parue dans le journal de la Public Library of Science, 3.100 Yazidis ont été tués et 6.800 autres, capturés en août 2014. Trois ans après, Sindjar est devenue une région dangereuse où sont actifs les combattants kurdes d’Irak ou les Peshmergas, des groupes armés chiites appuyés par l’Iran et les séparatistes kurdes de Turquie du PKK.

Dans ce contexte, les ONG ne peuvent pas initier des projets de reconstruction. L’eau est acheminée par camion et le courant électrique provient de générateurs privés. Les établissements scolaires sont fermés tandis que le centre hospitalier le plus proche se situe à Dohouk, à trois heures de route.

Il est donc difficile pour les Yazidis de retourner chez eux à Sindjar. Seul un millier de familles sont revenues alors que cette ville et sa périphérie comptaient 400.000 Yazidis.