Le président américain Donald Trump a déclaré hier mercredi sur la chaîne TV américaine, Fox Business Network, qu’une guerre avec l’Iran «ne durerait pas longtemps», prenant à contre-pied, son homologue iranien, Hassan Rohani qui semblait de son côté jouer la carte de l’apaisement.
C’est la première fois que Donald Trump exprime publiquement l’éventualité d’une guerre contre l’Iran. Le président américain accuse Téhéran de chercher à obtenir l’arme atomique et d’être responsable de tous les maux du Moyen-Orient et s’est engagé dans une campagne de pression maximale contre l’Iran. Il a notamment réimposé depuis août 2018 des sanctions extraterritoriales.
En face, selon l’agence officielle Irna, le président iranien, Hassan Rohani a assuré au téléphone à son homologue français Emmanuel Macron que son pays ne cherchait «la guerre avec aucun pays», pas même avec les Etats-Unis. Il a en revanche, critiqué en Conseil des ministres, «l’inaction des Européens».
L’accord sur le nucléaire iranien, conclu avec six grandes puissances en 2015 à Vienne en Autriche, est plus que jamais menacé depuis que les Etats-Unis en sont désengagés unilatéralement en mai 2018.
Les sanctions réimposées depuis août 2018 contre Téhéran ont conduit les principaux clients de l’Iran à renoncer officiellement à lui acheter du brut et l’ont écarté du système financier international, privant ainsi le pays des bénéfices qu’il attendait de l’accord de Vienne.
Téhéran a donné aux autres Etats signataires du pacte (Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni et Russie) jusqu’au 7 juillet pour l’aider à contourner les sanctions américaines, faute de quoi l’Iran passerait à la deuxième phase de son «plan de réduction» de ses engagements.
L’Iran a annoncé le 8 mai dernier, qu’il cessait de se sentir tenu par les imites fixées en 2015 concernant ses réserves d’uranium enrichi et d’eau lourde et a indiqué que ses réserves d’uranium (faiblement) enrichi devraient dépasser la limite des 300 kg jeudi. Il menace aussi de relancer son projet de construction d’un réacteur à eau lourde à Arak, dans le centre du pays, mis en sommeil depuis la signature de l’accord de vienne.