Nucléaire iranien : Hassan Rohani laisse ouverte la porte du dialogue avec Washington

Le président iranien Hassan Rohani a déclaré dans un discours à Téhéran retransmis par la télévision d’Etat, que l’Iran était prêt à «discuter et à négocier» avec les Etats-Unis à propos de l’accord sur le nucléaire, dans un «strict cadre multilatéral» et à la condition que soient levées les sanctions américaines rétablies contre l’Iran depuis la sortie des USA de l’accord international sur le nucléaire iranien.
Par le strict cadre multilatéral, Hassan Rohani fait référence au groupe dit P5 + 1 des six pays ayant conclu cet accord avec l’Iran en 2015 à Vienne, à savoir la Chine, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Russie et l’Allemagne.
Hassan Rohani a rappelé que la République islamique n’avait pas fermé la porte aux négociations, après avoir déjà tenu des propos similaires en septembre avant de se rendre à l’Assemblée générale des Nations unies à New York, où l’idée, portée par la France, d’une rencontre au sommet entre le président iranien et son homologue américain Donald Trump n’a pas pu se matérialiser.
Aux termes de l’accord de Vienne de 2015, Téhéran a accepté de réduire drastiquement ses activités nucléaires, afin de garantir leur nature exclusivement civile, en échange de la levée d’une partie des sanctions internationales qui asphyxiaient son économie.
Mais les Etats-Unis en sont sortis unilatéralement en mai 2018 avant de rétablir les sanctions qu’ils avaient levées contre l’Iran, et qu’ils ne cessent depuis lors de durcir, coupant pratiquement l’Iran du système financier international et tarissant ses exportations de pétrole.
La République islamique s’est ainsi retrouvée dans une profonde récession, avec un PIB qui devrait reculer cette année de 9,5% selon le Fonds Monétaire International.
L’Iran a riposté en commençant en mai à s’affranchir progressivement de certains de ses engagements, en espérant faire pression sur ses partenaires occidentaux afin qu’ils l’aident à contourner les sanctions américaines.
C’est ainsi que le pays enrichit désormais de l’uranium à un degré supérieur au plafond prévu par l’accord de Vienne (3,67%) et conserve sur place, des quantités d’uranium enrichi et d’eau lourde dans des quantités interdites par ce texte.