Afrique : Pourquoi le Sud ne s’inspire pas des révolutions du Nord ?

Aujourd’hui, l’Afrique Blanche, de par le vent de contestation qui touche ses nations,  est entrain d’écrire l’histoire de sa liberté. Mais, cela ne semble pas atteindre les pays subsahariens. Pourtant, ce sont eux les premiers, qui, il y a un peu plus de deux décennies, remettaient en cause, haut la main, l’ordre établi par un élan de démocratisation obligeant notamment, la tenue des conférences nationales et, en corollaire, la chute des dictateurs les plus craints. L’une des explications à ce laxisme subsaharien est sans doute la déception que les peuples ont connu après avoir mené au pouvoir certains leaders. Certes, aujourd’hui, la totalité des nations d’Afrique Noire sont dotées d’institutions démocratiques et essayent d’organiser, tant bien que mal, l’alternance politique par le biais d’élections. Mais, cela n’est qu’apparence. En effet, les constitutions élaborées dans les années 1990 ont été, depuis, remaniées à souhait pour, des fois, permettre des pratiques inconcevables dans le monde moderne comme la non-limitation des mandats. Certains opposants d’hier devenus magistrats suprêmes aujourd’hui sont devenus des copies conformes de leurs prédécesseurs dont ils décriaient les politiques, se servant sans honte ni vergogne dans la caisse publique par exemple. Pire, les armes font toujours la loi quand les voies légales semblent bloquées, la Côte d’Ivoire en est la parfaite illustration. Il y a vingt ans, l’Afrique Noire avait marqué des pas de géant en matière de démocratie. Depuis, elle a beaucoup reculé faute d’une classe politique intègre et ferme dans ses convictions. Celle-ci a même réussit à endormir des peuples qui, pourtant, promettaient un heureux épanouissement. Il faut donc un renouveau dans le leadership du continent.