
La Guinée-Bissau a marqué un tournant dans sa lutte contre le trafic de drogue avec l’extradition, ce mercredi, de quatre trafiquants sud-américains condamnés vers les États-Unis. Cette opération exceptionnelle s’inscrit dans le cadre d’un accord de coopération judiciaire bilatérale et constitue une première dans l’histoire du pays.
Les quatre individus avaient été arrêtés le 7 septembre 2024 lors de l’« Opération Landing », une action d’envergure menée par la Police judiciaire de Guinée-Bissau. À l’époque, les autorités avaient intercepté 2,6 tonnes de cocaïne dissimulées à bord d’un avion à l’aéroport international Osvaldo Vieira. Il s’agissait de la plus grande saisie de drogue jamais enregistrée dans le pays.
Le 6 janvier 2025, le tribunal régional de Bissau avait condamné cinq suspects à 17 ans de prison ferme et ordonné la confiscation de leurs biens. Quatre d’entre eux — de nationalité sud-américaine — ont ensuite été transférés aux autorités américaines, en vertu d’une procédure d’extradition légale, rare mais saluée par les partenaires internationaux.
L’opération s’est appuyée sur une collaboration étroite avec plusieurs agences, dont l’Agence américaine antidrogue (DEA), Interpol, et le Centre d’analyse et d’opérations maritimes pour le narcotrafic (MAOC-N), basé en Europe.
Dans un communiqué officiel, les autorités bissau-guinéennes ont exprimé leur détermination à éradiquer le trafic de drogue et à rompre avec l’image d’« État narco » qui colle au pays depuis des années. Située sur l’un des principaux corridors de la cocaïne entre l’Amérique latine et l’Europe, la Guinée-Bissau a longtemps été perçue comme un maillon faible de la sécurité internationale.
Avec cette extradition inédite, Bissau envoie un signal fort à la communauté internationale : celui d’un engagement renouvelé à coopérer dans la lutte contre le crime organisé transnational et à jouer un rôle actif dans la sécurisation de la région ouest-africaine.
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