Tchad : un septennat sans limite relance la controverse sur le pouvoir de Déby

Au Tchad, la révision de la Constitution adoptée le 2 octobre par les parlementaires continue de susciter de vifs débats. Le texte prolonge le mandat présidentiel à sept ans, renouvelable sans limite, tout en créant un poste de vice-Premier ministre et en allongeant le mandat des députés.

Pour les partisans du président Mahamat Idriss Déby, ces changements visent avant tout à consolider la stabilité d’un pays marqué par des décennies d’instabilité politique et de rébellions armées. « Adopter ce septennat, c’est permettre aux Tchadiens de s’occuper d’autre chose que d’élections permanentes », défend Brice Mbaïmon Guedmbaye, député de l’Alliance républicaine, qui justifie son vote favorable malgré son appartenance à l’opposition. Selon lui, la création d’un poste de vice-Premier ministre traduit une volonté de mieux partager le pouvoir entre les différentes régions du pays.

Mais pour l’opposition, cette réforme est une dérive autoritaire. Les députés du RNDT-Le Réveil ont quitté l’hémicycle avant le vote pour dénoncer un « passage en force ». La coalition GCAP parle d’une « nouvelle Constitution » imposée sans consultation populaire. « Une telle révision doit être soumise à référendum. En l’imposant par le Parlement, le pouvoir tourne le dos à la souveraineté du peuple », dénonce Max Kemkoye, porte-parole du mouvement.

Cette révision, qui sera prochainement promulguée, risque ainsi d’accentuer la fracture politique au Tchad, où le débat entre stabilité institutionnelle et dérive autoritaire reste plus vif que jamais.

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