
À Madagascar, la contestation contre le président Andry Rajoelina gagne en intensité. Après une semaine de mobilisation initiée par le collectif Génération Z, la principale plate-forme syndicale du pays, la Solidarité syndicale malgache, a officiellement rejoint le mouvement. Le 1er octobre, elle a lancé un appel à la grève générale et à des manifestations quotidiennes, réclamant ouvertement la démission du chef de l’État.
Cette fédération regroupe une cinquantaine de syndicats, dont ceux des enseignants, des soignants et des douaniers. Pour la première fois, elle a mobilisé ses adhérents dans les rues d’Antananarivo, rassemblant environ un millier de travailleurs, selon son président, Herizo Andrianavalona Ramanambola.
Les revendications portent sur plusieurs fronts. Sur le plan social, les syndicats exigent une augmentation des salaires des fonctionnaires, gelés depuis 2022 malgré une inflation annuelle supérieure à 8 %. Sur le plan politique, ils dénoncent une dégradation de l’État de droit, le recul des libertés syndicales et la répression exercée contre les manifestants. « Nous avons dit stop : on ne peut pas continuer à tuer des jeunes dans les rues », s’indigne Ramanambola, évoquant les violences commises par les forces de l’ordre lors des dernières marches.
En se joignant à la jeunesse déjà mobilisée, la Solidarité syndicale cherche à fédérer le monde du travail et à accentuer la pression sur le pouvoir. Son objectif : pousser Andry Rajoelina à quitter ses fonctions et ouvrir la voie à une concertation nationale. Cette convergence entre syndicats et collectif citoyen pourrait marquer un tournant dans la crise politique actuelle, en transformant un mouvement générationnel en contestation sociale de grande ampleur.
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