
En République centrafricaine, le retour au pays de l’opposant Dominique Désiré Erenon s’est soldé par une arrestation à sa descente d’avion. Président du parti Marche pour la Démocratie et le Salut du Peuple (MDSP), cet ancien expert constitutionnaliste auprès de l’Union africaine a été interpellé vendredi 3 octobre à l’aéroport international de Bangui.
Exilé en France depuis 2022, Erenon s’était opposé avec vigueur à la réforme de la Constitution de 2016, qui, selon lui, fragilisait les fondements démocratiques du pays. D’après son entourage, il avait quitté la Centrafrique après avoir échappé à une tentative d’enlèvement. Son retour visait à reprendre ses fonctions d’enseignant en droit public à l’université de Bangui, tout en réaffirmant son engagement politique.
Mais à peine arrivé, il a été conduit à l’Office central de répression du banditisme (OCRB) avant d’être transféré à la section de recherche et d’investigation (SRI), où il est toujours en garde à vue. Une source interne à la SRI affirme que sa détention se déroule « sans incident » et dans des conditions jugées correctes.
L’opposant devrait être entendu ce lundi 6 octobre par le procureur de la République. Ses proches, prudents, attendent les conclusions de cette audition avant d’envisager une défense juridique.
Pour l’heure, les motifs exacts de son arrestation demeurent inconnus, alimentant inquiétudes et spéculations au sein de la classe politique et de la société civile. Beaucoup y voient un nouveau signe de crispation politique à quelques mois des élections prévues en 2026.
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