Mali : la route Ségou-Bamako sous blocus jihadiste, Bamako menacée d’asphyxie

La situation sécuritaire continue de se détériorer au Mali, notamment sur l’axe routier stratégique reliant Ségou à Bamako. Depuis plusieurs semaines, des groupes jihadistes multiplient les attaques, les enlèvements et les sabotages, dans ce qui s’apparente à une nouvelle stratégie visant à isoler et à asphyxier la capitale.

Dimanche 5 octobre, quatre civils ont été enlevés à une quarantaine de kilomètres de Bamako par des hommes armés. Deux d’entre eux ont été relâchés après que les assaillants eurent vérifié leurs identités à l’aide d’une liste de personnes recherchées. Ces opérations ciblées, rapportées par des témoins et confirmées par des sources sécuritaires, témoignent d’un contrôle croissant des jihadistes sur les axes routiers.

Sur le terrain, les effets du blocus se font durement sentir. Le transport de carburant est paralysé, des camions-citernes ont été incendiés et de nombreuses localités connaissent une grave pénurie. Les convois civils n’osent plus circuler sans escorte militaire, mais les Forces de défense et de sécurité maliennes, déjà sollicitées sur plusieurs fronts, peinent à sécuriser les routes.

Face à cette situation, certains notables et élus locaux tentent une médiation directe. Deux représentants de la région de Mopti auraient rencontré des responsables de la Katiba Macina, un groupe affilié au Jnim, pour plaider la levée de l’embargo. Les jihadistes exigeraient, selon nos informations, que la junte malienne formule officiellement une demande de négociation.

Ce regain de violence survient après l’assassinat, jeudi dernier, de l’ancien député Abdoul Jalil Mansour Haïdara sur le même axe. Le lendemain, le président du Conseil régional de Ségou, Siaka Dembélé, et son chauffeur ont été enlevés. Leur disparition accentue les inquiétudes d’une population déjà éprouvée par la montée du chaos.

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