Human Rights Watch (HRW) a été très critique envers la police française dans un rapport publié hier jeudi 26 janvier. En dénonçant certains motifs de contrôles d’identité, l’ONG de défense des Droits de l’Homme demande clairement aux autorités de tutelle de revoir la législation encadrant ces pratiques.
« Pour les jeunes noirs et arabes vivant dans des zones économiquement défavorisées, les contrôles d’identité font partie de la vie courante », mentionne HRW dans son étude menée au cours de l’année 2011. Ce document se base sur des informations recueillies lors d’entretiens avec 77 français résidant dans les régions parisiennes et, en majorité, originaires d’Afrique ou des Antilles ainsi que des employés des services de forces de l’ordre et des syndicalistes. Ce qui en découle est sans appel : « la police suppose que certaines personnes sont plus susceptibles d’être des délinquants en se basant sur leur apparence, entre autres la race et l’ethnicité, plutôt que sur leur comportement », constate HRW. Aussi, ces hommes en uniforme s’adonnent à toutes sortes de travers, dont des contrôles au faciès ou des fouilles intrusives, tout cela, accompagné de brutalité et d’insultes par moments. Pourtant, « ni le code de procédure pénale, ni aucune autre loi écrite n’octroient explicitement le pouvoir de procéder à ce type de fouilles corporelles ».
C’est pourquoi, l’ONG n’hésite pas à exiger du changement : « Human Rights Watch appelle le gouvernement français à reconnaître les problèmes posés et à adopter les réformes juridiques et politiques nécessaires pour prévenir le profilage ethnique et les mauvais traitements lors des contrôles ». Ainsi, HRW propose, notamment, d’amender le code de procédure pénale afin de suspendre la tenue de contrôles d’identités à des « soupçons raisonnables et individualisés » préalables. Chose qui ne semble pas près d’arriver, la Direction Générale de la Police Nationale ayant déjà estimé les conclusions de HRW « choquantes et caricaturales ».
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