Querelles politiques au sommet du pouvoir iranien

Des tensions politiques sont apparues ces dernières semaines au sommet du pouvoir iranien et le président Mahmoud Ahmadinejad en a été le grand perdant.
Tout a commencé entre le 15 et le 20 avril quand Mahmoud Ahmadinejad a tenté de révoquer le ministre du Renseignement Heydar Moslehi, qui avait tenté de le déstabiliser en limogeant son directeur de cabinet et principal conseiller, Esfandiar Rahim Mashaie. Heydar Moslehi étant un proche de l’ayatollah Ali Khamenei, Guide suprême, chef spirituel et plus haute autorité du pays, celui-ci a contredit le président. En réponse à l’humiliation subie, Mahmoud Ahmadinejad n’a fait aucune apparition publique du 22 avril au 1er mai, que ce soit dans les médias ou dans les instances du gouvernement. Accusé de remettre en cause l’autorité du Guide suprême, un appel ordonnant au président de se soumettre au Guide suprême a été signé par 216 des 290 députés du Parlement. Et le 1er mai, à l’occasion d’un Conseil des ministres, Mahmoud Ahmadinejad  s’est montré conciliant en présentant sa relation avec Ali Khamenei comme « celle d’un père et son fils ».

Les divergences sont donc grandes au sein du camp conservateur entre le groupe du président et les ultraconservateurs proches du Guide. Ces divergences sont d’autant plus grandes que les élections présidentielles de 2013 opposeront vraisemblablement des candidats issus du camp conservateur, les réformateurs ayant été réduits au silence après la réélection contestée d’Ahmadinejad. Malgré le désaveu public du Guide suprême, Mahmoud Ahmadinejad évite le sort de l’ancien président Abolhassan Banisadr qui avait été démis en 1981 par le Parlement pour avoir osé s’opposer au pouvoir du fondateur de la République Islamique, l’ayatollah Khomeiny.