Le G8 se penche sur la question du trafic de drogue en Europe

Concernant l’organisation des réseaux criminels, les ministres de l’intérieur du G8 et des délégués africains réunis hier à Paris, en présence notamment de représentants d’Interpol, d’Europol, de la Banque Mondiale ou encore de la Banque Africaine de développement, ont eu à se pencher sur l’expansion du trafic transatlantique de cocaïne.

Selon Yuriy Fedotov, le directeur exécutif de l’ONUCD (Organisation des Nations Unies contre la Drogue et le Crime), la consommation mondiale annuelle de drogue serait de 320 milliards de dollars dont 33 milliards pour l’Europe et 37 milliards pour les Etats-Unis. Depuis 1998, la demande en cocaïne s’est déplacée vers l’Europe. Alors qu’elle était quatre fois moindre qu’en Amérique du Nord, la valeur annuelle du marché en Europe aujourd’hui a presque rejoint celle des Etats-Unis. Et deux tiers des consommateurs de cocaïne en Europe se concentrent dans trois pays à savoir le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie. La cocaïne part d’Amérique du Sud par porte-conteneurs, passant parfois par l’Afrique de l’Ouest. 53 tonnes de cocaïne ont été saisies en 2009 en Europe.

Le trafic de drogue est à l’origine d’une extrême violence en Amérique Centrale, en particulier au Salvador, au Honduras et au Guatemala. Les ministres de l’Intérieur du G8 et les délégués africains ont été ainsi amenés à discuter d’un plan pour enrayer l’expansion du trafic transatlantique de cocaïne. Les bases de ce plan consistent principalement à « couper » les voies d’entrée de la cocaïne en Europe. La France, par son ministre de l’Intérieur Claude Guéant, en appelle à des solutions de coopération renforcée : les Européens sont appelés à agir pour réduire l’offre de la drogue, les africains pour enrayer les effets déstabilisateurs des trafics et les Sud-Américains pour couper les débouchés.