Jeudi dernier, le ministre turc de l’Energie Taner Yildiz a annoncé l’intention de responsables des Emirats Arabes Unis de participer, en association avec la Corée du sud, à un projet turc de centrale nucléaire, qui devrait être la deuxième du pays. Ils sont en concurrence avec un consortium sino-japonais.
Le projet de centrale convoité par les Emirats doit se situer à Sinop, dans le nord de la Turquie, près de la mer Noire. La Turquie a opté pour le nucléaire dans sa tentative de diversifier ses sources d’énergie. Le pays a ainsi lancé un programme nucléaire qui comprend notamment la construction d’une centrale à Akkuyu, dans le sud du pays. La construction de cette centrale, qui devrait être la première du genre dans le pays, a été l’objet d’un accord conclu entre Ankara et la Russie en 2010. Mais deux ans plus tard, les travaux n’ont toujours pas démarré. L’incursion de la Turquie dans le nucléaire est bloquée à plusieurs niveaux. Par les opposants à l’énergie nucléaire comme dans tous les pays, qui reprochent notamment au projet de centrale d’Akkuyu sa localisation dans une région aux risques de séisme élevés, mais également et surtout, par les difficultés de financement. Le nucléaire peine à être financé. Le secteur présente trop de risques pour la communauté des financeurs traditionnels tels que les banques. Ce qui laisse le champs libre à des fonds qui ont des visions à plus long terme comme les fonds de pension anglo-saxons, les fonds souverains chinois et les incontournables fonds souverains des pays du Golfe.
Et dans cette dernière catégorie, les Emirats Arabes Unis semblent les plus audacieux. Ils ont été le premier pays de la région à acheter des centrales nucléaires. L’on se souvient particulièrement de l’écho retentissant que ce petit état pétrolier du Golfe avait provoqué en annonçant à fin 2009 un contrat de 20 milliards de dollars avec le sud-coréen Kepco pour la construction de quatre réacteurs. Le premier de ces réacteurs, sur le site de Barakah devrait démarrer en 2017.
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