Syrie : empêcher l’internationalisation du conflit

Les craintes d’une régionalisation du conflit syrien peuvent être considérées comme caduques car la plupart des voisins de ce pays participent d’une manière ou d’une autre à la guerre qui se déroule actuellement. Ce qui inquiète actuellement les analystes c’est son internationalisation qui pourrait survenir avec, par exemple, une implication de l’OTAN si la Turquie venait officiellement à entrer en guerre.

Commencée comme toutes les révolutions du Printemps arabe par des contestations populaires, comme ce fût le cas en Libye, la révolution syrienne a pris aujourd’hui une dimension inattendue qui va bien au-delà des besoins de démocratie de sa population. Une guerre civile a démarré comme en Libye, mais contrairement au pays du Colonel Kadhafi, une intervention militaire, au lieu d’apporter une solution, ne ferait que mettre le feu aux poudres. En Syrie, officiellement, l’armée du régime en place affronte des rebelles composés par l’Armée Syrienne Libre et d’autres factions alliées. Mais en réalité c’est une guerre d’influence entre les courants chiite et sunnite qui se livre avec en ligne de mire une place de leader arabe.

Pour le moment, le conflit ne s’est étendu qu’au Liban avec des affrontements entre les partisans du Hezbollah et ceux de Saad Hariri. Mais la configuration qui a permis cette contagion, à savoir une des tensions entre chiites et sunnites dans le pays, se retrouve également dans d’autres pays voisins tels que l’Irak et Bahreïn, ce qui peut faire craindre une extension du conflit à ces pays. Par ailleurs, l’on a senti le vent du boulet passer avec le tir de missile syrien sur un village turc. La Turquie, qui est membre de l’OTAN, est liée par pacte aux autres pays de l’Alliance et est en droit d’en appeler à leur intervention si elle est agressée. Un droit dont elle n’a, heureusement, pas usé tant les conséquences, avec les oppositions chinoise et russe à une intervention étrangère, auraient pu faire craindre le pire.