Peut-on imaginer la Chine au sommet des puissances économiques de la planète? Et le yuan, principale monnaie de réserve de change de par le monde ? Et bien, cela se pourrait. Car, « autant les temps changent, autant la Chine s’adapte ». Elle, qui, autrefois, passait au peigne fin, toutes les sorties ainsi que les entrées du yuan afin de le préserver des fluctuations du système économique mondial, se montre, aujourd’hui, beaucoup plus ouverte.
En effet, la volonté des autorités chinoises d’internationaliser le yuan n’est un secret pour personne. Pour cause, cette politique économique recèle de retombées avantageuses pour l’Empire du Milieu. D’abord, cela permettrait à la Chine de commercer de manière moins coûteuse (pas de conversion en une autre monnaie) et donc plus aisée avec ses partenaires dont, particulièrement, les pays qui lui sont limitrophes ; de ce fait, la Chine pourrait réduire ses réserves en dollars, ce qui sécuriserait ses capitaux hors de son territoire. En outre, les sociétés chinoises ne seront plus en proie à des risques liés à la change. C’est d’ailleurs pourquoi déjà plus de 3000 d’entre elles ont décroché l’autorisation de se faire payer en yuans, annulant, au passage, une moyenne de 8 % de frais de transaction pour chaque opération. Enfin, la Chine augmentera son influence sur la politique et l’économie mondiales.
Pour l’heure, c’est le dollar qui chapeaute les réserves mondiales en devise avec 61 % en fin 2010, très loin du yuan qui n’était qu’à 1,3 %. Et, selon des études projectives, la monnaie chinoise ne représentera, au maximum, que 5 % des réserves mondiales de change d’ici une décennie. Néanmoins, la Chine, en se substituant récemment au Japon au deuxième rang des puissances économiques mondiales, a déjà prouvé de quoi elle est capable. Peut-être que le dollar sera également surpris dans quelques années par l’opiniâtreté chinoise.
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