Les affrontements ces derniers jours entre étudiants de l’ODTU (Université Technique du Moyen-Orient) et policiers autour d’un projet d’autoroute controversé menacent de ranimer la violence qui avait secoué le pays il y a quelques mois.
Pour désengorger la circulation automobile dans la capitale, le gouvernement turc a initié un projet d’autoroute. Mais celui-ci est vivement critiqué depuis plusieurs mois, en particulier par les étudiants de l’ODTU puisque l’autoroute doit passer au milieu de leur campus et, de ce fait, entraîner l’arrachage de 3 000 arbres.
De violents affrontements ont opposé, ces deux dernières nuits, policiers et étudiants. Des scènes où l’on voit les forces de l’ordre user massivement de jets de grenades lacrymogènes et de canons à eau, rappellent les affrontements du printemps dernier pour la défense du parc de Gezi et de Taksim à Istanbul. La Commission européenne avait alors durement critiqué la répression des manifestations.
Mais le même scénario est sur le point de se reproduire. Au-delà de l’aspect « protection de l’environnement », les contestataires rejettent ce qu’ils considèrent comme de l’autoritarisme de la part du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.Celui-ci, de son côté, mise justement sur l’intransigeance pour s’attirer les faveurs d’une opinion conservatrice qu’il sait majoritaire à l’approche d’une année électorale chargée avec des municipales en mars et une présidentielle à l’automne 2014.L’organisation estudiantine turque l’ODTU est un établissement de tradition progressiste, considéré de ce fait comme hostile au gouvernement.
Ce nouveau mouvement de contestation menace déjà de s’étendre. Mardi, à Eskisehir, à l’ouest d’Ankara, un groupe d’étudiants a, par solidarité, planté des arbres dans le parc de son université.Et dans la soirée de la même journée, la police anti-émeute a dû disperser par la force à coups de canon à eau, une manifestation de solidarité du côté de la rive européenne d’Istanbul.
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