La politique étrangère des USA déplaît à l’Arabie Saoudite

USA_MoyenORiyad est mécontent de la politique étrangère américaine et serait sur le point de le lui faire savoir. Une source proche du pouvoir saoudien a rapporté un entretien il y a quelques jours entre des diplomates européens et le prince Bandar bin Sultan, le puissant chef des services de renseignements saoudiens Il aurait déclaré que le royaume wahhabite allait « prendre ses distances » vis-à-vis de son allié américain.

Le mécontentement de Riyad provient de la gestion par les Etats-Unis de la crise syrienne et de son apparent rapprochement avec la République islamique d’Iran. Riyad accuse Washington de passivité en Syrie et lui reproche également son impuissance face au conflit israélo-palestinien. Les Saoudiens n’ont également pas apprécié l’absence de soutien quand ils sont intervenus militairement en 2011 au Bahreïn pour y réprimer des manifestations anti-gouvernementales.

Pour signifier son mécontentement le prince Bandar a évoqué une limitation par l’Arabie saoudite de ses échanges avec les Etats-Unis. Ces mesures pourraient concerner les ventes de pétrole saoudien aux Etats-Unis, base de la solide relation entre les deux pays alliés depuis la naissance du Royaume en 1932.

Les déclarations du prince Bandar, si elles sont avérées, sont à prendre très au sérieux. Ambassadeur aux Etats-Unis pendant 22 ans, il est considéré comme un cadre de la politique étrangère saoudienne. De son côté, Washington affirme comprendre la déception de l’Arabie saoudite devant l’annulation de frappes contre le régime de Damas mais affirme continuer à consulter son allié dans la gestion de la crise syrienne. A l’occasion d’une rencontre lundi dernier à Paris avec son homologue saoudien, le chef de la diplomatie américaine John Kerry a réaffirmé la détermination des Etats-Unis à ne pas laisser Téhéran se doter de l’arme nucléaire.