Dans un rapport publié jeudi, Human Rights Watch (HRW) dénonce l’impartialité du système judiciaire de Bahreïn. De l’avis de l’ONG de défense des droits de l’Homme, ce pays punit sévèrement les manifestants qui réclament des réformes politiques et ferme les yeux sur des abus commis par les forces de l’ordre.
Dans sa récente publication, HRW estime que « le système judiciaire à Bahreïn ne rend pas une justice impartiale, étant donné que les tribunaux de Bahreïn jouent un rôle clé dans le maintien d’un ordre politique répressif, tout en condamnant systématiquement les manifestants pacifiques à des peines de prison ». Pourtant, il y a deux ans, une commission indépendante avait formulé des recommandations sur les violences survenues lors des manifestations des chiites dans cet Etat. Ces conclusions déploraient notamment l’usage abusif de la force afin de réprimer les manifestations du printemps 2011. Ce qui justifie la recommandation pour réformer la police et la justice.
HRW a aussi constaté que « les membres des forces de l’ordre sont rarement poursuivis pour homicide, y compris en détention, et les rares condamnés ont purgé des peines très légères ». A titre d’exemple, le directeur-adjoint pour le Moyen-Orient de cette ONG, Joe Stork, a affirmé qu’un policier bahreïni qui abat un manifestant ou bat à mort un prisonnier, pourrait être condamné à six mois à deux ans de prison. A l’opposé, certains manifestants pacifiques sont condamnés à la prison à perpétuité.
Cette ONG n’a pas épargné, dans son rapport, certaines puissances occidentales, comme les Etats-Unis, l’Union Européenne et le Royaume-Uni, considérées comme les alliés de ce petit émirat du Golfe. Selon elle, ces pays n’ont pas su faire pression sur Bahreïn au sujet de la nécessité de punir les forces de l’ordre coupables d’abus ou de libérer les prisonniers politiques.
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