Syrie : Prévalence de l’économie de guerre

eiil-syrieL’économiste syrien Jihad Yaziqi, aujourd’hui installé au Liban, a réalisé pour le compte de l’Union européenne, un rapport  révélant l’ampleur de la transformation de l’économie de la Syrie en une économie de guerre, au détriment du bien-être de sa population.
Le but de cette nouvelle économie ne consiste plus de subvenir aux besoins de la population, mais d’alimenter en priorité les budgets des différents protagonistes pour la poursuite des combats. Et toutes les parties y ont part. Selon Jihad Yaziqi, l’un des acteurs les plus performants de cette transformation est le groupe islamiste de l’EIIL (Etat Islamique en Irak et au Levant) à force de rapines, de trafics et de spoliation des équipements publics.
Présents dans le nord-est de la Syrie, d’Alep où est concentrée historiquement, l’économie syrienne jusqu’à Deir Ezzor, plusieurs groupes rebelles sunnites contrôlent les principaux champs pétroliers ainsi que les réserves de blé et d’autres céréales. L’EIIL assure la fourniture de farine à des centaines de milliers de personnes, moyennant une taxe. Comme un véritable Etat, le groupe djihadiste a imposé des taxes et même un nouvel impôt sur la production agricole de 5% pour alimenter ses caisses. Cependant, le précieux pétrole syrien, soigneusement défendu par les Kurdes, échappe encore aux djihadistes ,car les gisements sont éloignés de Mossoul, la deuxième ville d’Irak que l’EIIL a prise aux autorités, la semaine dernière.
Mais les groupes rebelles ne sont pas les seuls à profiter de cette emprise sur l’économie. D’autres factions et même des tribus locales profitent du trafic de pétrole pour alimenter d’autres activités comme celle des armes mais également celle des voitures d’occasion en provenance de Bulgarie qui a pris, ces derniers temps, une ampleur considérable.