L’actuel dirigeant de la Thaïlande, le général Prayuth Chan-O-Cha vient d’annoncer l’abandon du programme de subvention des cours du riz mis en place par le précédent gouvernement de Yingluck Shinawatra. Cette initiative, qui consistait à acheter, par l’Etat, les récoltes de cette céréale à prix élevé, a été un échec cuisant.
A la place de ces subventions, le nouveau chef militaire a proposé de réfléchir à d’autres mesures pour stimuler le développement agricole et l’appui aux agriculteurs. Pour rappel, le programme de subvention du riz se scindait en deux volets. Le gouvernement achetait la céréale aux riziculteurs thaïlandais à un prix de 40 à 50 % supérieur au cours du marché. Par conséquent, le pouvoir d’achat des zones rurales, qui sont les moins nanties du pays, augmentait, et constituait en même temps, un acte de reconnaissance électorale du Pheu Thai, parti au pouvoir de l’époque.
En diminuant ses exportations de riz, la Thaïlande visait à entraîner une hausse du cours du riz sur les marchés internationaux. Ce pays occupe généralement le premier rang mondial des exportateurs de riz. Le problème, c’est que la seconde partie de cette politique n’a pas donné les résultats escomptés, vu que la Thaïlande a accumulé des stocks de riz invendables. Et, entre temps, ces concurrents que sont l’Inde et le Vietnam ont saisi cette opportunité d’accroître leurs parts de marché, en misant sur une diminution des prix.
Pire, ce revers donne lieu à d’autres dérives, en particulier le trafic de la contrebande. Ainsi, une partie des stocks de riz thaïlandais, estimés actuellement à 18 millions de tonnes, passe-t-elle clandestinement dans les pays limitrophes pour y être commercialisées en particulier au Cambodge considéré comme la première destination.
D’après les enquêtes de la commission de lutte contre la corruption de la Thaïlande (NACC), cette politique a occasionné des pertes de 16 milliards de dollars et 3 millions de tonnes de riz manquant dans les entrepôts.
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