Syrie : Assad profite des frappes de la coalition contre l’EI

Alors que la coalition internationale contre l’Etat islamique(Daesh) poursuit ses frappes dans l’est de la Syrie, les forces gouvernementales intensifient leurs opérations à l’ouest contre les groupes insurgés, pourtant soutenus par les Etats-Unis et leurs alliés.

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Selon l’OSDH (Observatoire syrien des Droits de l’Homme), une ONG proche de l’opposition basée à Londres mais qui dispose de nombreux informateurs sur le terrain, l’aviation gouvernementale syrienne avait sensiblement diminué ses opérations, jusqu’à 90%, dans les deux jours qui ont suivi les frappes de la coalition. Mais ce n’était que pour repartir de plus belle.

Des positions rebelles dans les provinces de Hama, Idlib, Homs et Alep ainsi qu’autour de la capitale Damas ont été intensivement bombardées cette dernière semaine. Et la semaine dernière, l’armée syrienne a repris la ville d’Adra al Omalia, entre Damas et Homs. Présentés comme les opposants modérés à Assad et soutenus par l’Occident, les combattants de l’ASL (Armée syrienne libre) sont désabusés par cette situation et la perte d’intérêt des Occidentaux, notamment des Etats-Unis. Ces derniers, avec la Turquie et plusieurs autres pays impliqués dans la coalition contre Daesh, continuent à affirmer leur détermination à voir Bachar al-Assad quitter le pouvoir.

En dépit du fait qu’ils informent le régime de Damas de leurs opérations, ils réfutent toute coopération avec lui. Mais il n’en demeure pas moins vrai que Bachar al-Assad profite à plus d’un titre des frappes contre Daesh. D’une part, les Occidentaux rejoignent l’avis de Bachar al-Assad qui affirmait dès le début de la révolution en 2011 faire face à des « terroristes ». Ensuite, elles lui permettent de renforcer ses positions en lui faisant au passage un adversaire de moins à se soucier.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise