Turquie : Vers une résolution pacifique du conflit kurde ?

Une issue positive semble se dessiner pour le processus de paix entre Ankara et les Kurdes de Turquie. Le leader du Parti des Travailleurs du Kurdistan (le PKK,), Abdullah Öcalan, a déclaré dimanche qu’ « un règlement pacifique à l’insurrection entamée depuis 1984 est possible, et qu’un consensus pourrait être trouvé avec le gouvernement turc d’ici quatre à cinq mois si Ankara garantit légalement les droits de la minorité kurde de Turquie ».

ocanalalaLe processus de paix engagé en 2012 par Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre de la Turquie, et Abdullah Öcalan a failli échouer après le siège de la ville kurde syrienne de Kobané à la frontière avec la Turquie par l’organisation de l’Etat islamique sans que l’armée turque intervienne et ce, malgré le vote d’une loi qui autorisait le gouvernement d’Ankara à agir dans ce sens.

La répression des manifestations pro-kurdes qui protestaient contre cette inaction de la Turquie face aux djihadistes et qui ont fait environ une quarantaine de morts n’avait pas non plus arrangé les choses. Néanmoins le chef emprisonné du PKK dit espérer un accord de paix avec Ankara. Depuis son île-prison d’Imrali en mer de Marmara où il s’est adressé à des représentants du parti pro-kurde HDP venus lui rendre visite, Abdullah Öcalan a confié que « si toutes les parties prenantes au processus de paix font preuve de sérieux, de responsabilité et de détermination, on pourrait aboutir à une solution démocratique majeure pour tout le Moyen-Orient dans les quatre à cinq mois ». Mais, a-t-il prévenu, « l’échec des négociations serait en revanche chaotique pour la région ».

Au lendemain de leur visite au fondateur du PKK, les élus du HDP ont publié une lettre dans laquelle ce dernier a également fait savoir qu’un accord cadre a été conclu avec le pouvoir turc pour la poursuite des négociations.