Depuis la sombre journée du vendredi 22 juillet à Oslo avec un attentat dans le quartier des ministères et une tuerie sur l’île d’Utoya, tout le monde essaye de comprendre les causes d’un tel carnage (plus de 90 morts). Et, la piste qui s’impose comme étant la plus sérieuse de cette quête est celle des liens d’Anders Behring Breivik, l’auteur présumé de ces forfaits, avec les milieux norvégiens d’extrême droite.
Alors que le Parti du Progrès Norvégien, chef de file de l’extrême droite et deuxième force politique du Royaume, ne cessait de monter en puissance au sein de la population locale, cette affaire l’a sérieusement éclaboussé. Car, il présente un point commun idéologique majeur avec Breivik, celui de s’opposer fermement à l’immigration. Ce sujet est d’ailleurs à l’origine de la popularité actuelle de l’extrême-droite norvégienne. Pour avoir une idée de l’ampleur du phénomène, aujourd’hui, près du tiers de la population d’Oslo est constituée d’immigrés, d’origine maghrébine ou d’Afrique subsaharienne pour la plupart, alors qu’il y a trois décennies, les étrangers ne constituaient que 5 % de la population de la même ville. De cet argument, le Parti du Progrès n’a pas hésité de se servir dans son programme en des termes on ne peut plus claires : « Nous estimons que les personnes qui s’établissent en Norvège ne doivent pas automatiquement avoir accès aux droits sociaux ». Comme l’un avec l’autre, le Parti du Progrès soutient également que « les extrémistes religieux et les traditions culturelles intolérantes n’ont pas leur place dans une société démocratique », une allusion directe à l’islam.
Des incitations qui pourraient avoir poussé le coupable présumé à s’en prendre au gouvernement dirigé les travaillistes, lesquels ne partagent pas tous les avis d’extrême-droite et sont logiquement lents à opérer les réformes tant réclamées. Quoi qu’il en soit, le Parti du Progrès en sort assez affaibli et, avec lui, toute l’extrême-droite européenne.
Poster un Commentaire