Alors qu’ils sont en pleines négociations depuis mars dernier pour parvenir à la signature d’un accord de paix et de reconnaissance du Kosovo par la Serbie, qui faciliterait l’adhésion qu’ils souhaitent tous les deux à l’Union Européenne, le Kosovo et la Serbie voient au contrarie leur situation sécuritaire commune se détériorer.
L’incident qui menace de mettre le feu aux poudres est l’attaque dans la nuit de mercredi à jeudi d’un poste-frontière par une centaine de jeunes nationalistes serbes dans le nord du Kosovo, une région à majorité serbe qui, même si elle se retrouve sur le territoire du Kosovo est encore actuellement administrée totalement par la Serbie. Même si cet incident, de l’avis de chercheurs en sciences politiques tels qu’Odile Perrot qui a travaillé à l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe), a peu de chances de se transformer en conflit généralisé, il incarne néanmoins les difficultés rencontrées par les deux pays dans leurs négociation, principalement sur la question des frontières. La tension est montée crescendo avec les boycotts respectifs des exportations de chacun des deux pays à trois ans d’intervalle, la Serbie ayant commencé à boycotter les produits kosovars en 2008 et le Kosovo ayant répliqué le 25 juillet dernier. L’attaque du poste frontière est une réaction serbe à une opération policière kosovare pour tenter de faire respecter l’embargo sur les produits serbes.
Les discussions, entamées presqu’à contrecœur, ont pourtant permis une avancée majeure puisque les Kosovars peuvent à présent voyager en Serbie grâce à la reconnaissance par cette dernière des plaques d’immatriculation, des cartes d’identité et des diplômes universitaires kosovars.
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