Ces derniers temps, les courriers américains en direction de Yaoundé ne sont pas rares. A l’occasion du 39è anniversaire de l’unité camerounaise, fête nationale célébrée le 20 Mai dernier, Hilary Clinton, la Secrétaire d’Etat américaine adressait, à la présidence, une lettre de vœux à l’attention du peuple camerounais, lui souhaitant, notamment, de « participer cette année (2011) à des élections libres, équitables et crédibles ». Une phrase qui a été immédiatement sujette à toutes les interprétations au Cameroun. Quelques jours après cet évènement, le président américain, Barack Obama, en rajoutait une couche. Dans un courrier adressé, cette fois-ci, au président camerounais, Paul Biya, pour la même circonstance, il précise que « notre adhésion commune aux idéaux démocratiques continuera à renforcer notre amitié et nos liens ». Une allusion de plus à la démocratie.
Que veut exprimer l’administration américaine en ces termes ? Souhaiterait-elle du changement au Cameroun ? Ou, le président Obama aurait écrit juste pour calmer l’opinion après les propos on ne peut plus directs de sa Secrétaire d’Etat ? Répondre par l’affirmative à la seconde question semble le moins crédible car le pouvoir en place au Cameroun n’est pas exempt de critiques. Déjà, Paul Biya dirige ce pays depuis près de trois décennies. Selon un rapport du Département d’Etat américain sur les Droits de l’Homme datant de l’an dernier, les présidentielles camerounaises de 2004 ou encore les législatives et les municipales de 2007 étaient controversées. En plus, malgré de multiples contestations, l’homme fort camerounais a obtenu de se présenter à nouveau à la présidentielle en 2008. Autant dire que, malgré quelques progrès réalisés en la matière ces dernières années, le Cameroun n’est pas une démocratie idéale. C’est peut-être pourquoi les Etats-Unis, en mentionnant des petites lignes au sens équivoque dans ses messages au Cameroun, veulent déjà le mettre en garde dans la perspective du prochain scrutin présidentiel.
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