Irak : Le Parlement limite les pouvoirs du gouvernement

parlement-irakLe Parlement irakien a adopté lundi, une résolution interdisant le gouvernement d’initier des réformes sans avoir son autorisation au préalable, rapportent plusieurs députés irakiens.

Une résolution prise dans l’objectif de limiter la capacité d’action du Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, à qui le Parlement reproche de prendre des décisions de manière unilatérale.

Après avoir voté en faveur de cette résolution non contraignante, les députés irakiens ont appelé « toutes les autorités à se soumettre à leur avis en respectant la Constitution ».

Il faut noter que le chef du gouvernement irakien n’a pas été nommément cité dans ce communiqué. Selon Saad al-Hadithi, le porte-parole du Premier ministre irakien, Abadi a rejeté les critiques des élus, disant que leurs attributions n’avaient pas été usurpées et qu’ils avaient accordé leur approbation à la mise en œuvre de ses projets. Quoi qu’il en soit, ces tensions entre l’Exécutif et le pouvoir législatif viennent compliquer un peu plus la mission du Premier ministre irakien, qui a du mal à effectuer des réformes visant à améliorer la gouvernance de cet Etat.

Abadi veut apporter une réponse au ras-le-bol de l’opinion, exprimé par le biais d’une vague de manifestations, pendant l’été dernier à Bagdad et dans le sud du territoire irakien, contre la corruption et pour l’amélioration des services publics. A ce propos, l’Exécutif avait annoncé, entre autres réformes, la diminution des rémunérations des responsables politiques et la suppression du poste de vice-président. Pour précision, cette dernière réforme nécessite, au préalable, une modification de la Constitution.

Par ailleurs, le Premier ministre irakien avait d’ores et déjà décidé de supprimer les postes des trois vice-premiers ministres et trois vice-présidents, parmi lesquels figurait le précédent chef du gouvernement irakien, Nouri al-Maliki. Les mandats de ce dernier ont été entachés d’accusations de corruption et d’autoritarisme.