L’ONU opposée à une enquête ciblant des activistes des droits humains en Egypte

L’Organisation des Nations Unies (ONU) a demandé mercredi au Caire d’abandonner une enquête ayant pour cible des défenseurs des droits humains.

Redoutant l’éventuel emprisonnement de ces activistes, 13 ONG internationales, dont Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International, ont dénoncé cette affaire.

Dans un communiqué conjoint, ces 13 organisations internationales ont regretté que « les autorités (égyptiennes) s’apprêtent à prendre rapidement des mesures concrètes pour réduire au silence les dernières voix critiques dans la communauté des défenseurs des droits humains en Egypte ».

En effet, au cours de ces dernières semaines, les autorités égyptiennes ont fait subir des interrogatoires à des activistes d’organisations de défense des droits humains, les ont empêché de quitter le territoire égyptien et ont essayé de geler leurs avoirs et ceux de leurs parents, rapportent ces organismes de la société civile.

D’après ces derniers, « ces mesures laissent penser qu’une enquête ouverte il y a cinq ans sur les financements et l’enregistrement légal des organisations de défense des droits de l’Homme pourrait déboucher prochainement sur des accusations d’ordre criminel ».

Pour rappel, les autorités égyptiennes avaient ouvert en juillet 2011, une importante enquête sur la provenance des financements étrangers des organismes de défense des droits de l’Homme et leur enregistrement légal. Ces investigations ont abouti, à ce jour, à des condamnations à des peines de prison et à la fermeture des représentations de cinq ONG en Egypte.

Pour sa part, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a estimé, dans un communiqué, que « des ONG qui ont joué un rôle important en répertoriant des abus et en apportant un soutien aux victimes, verront leurs activités complètement paralysées si cela continue ».

Dans le cas où les ONG ne sont pas légalement enregistrées ou si elles reçoivent des fonds en provenance de l’étranger sans autorisation expresse des autorités, leurs membres risquent d’être condamnés à la prison à perpétuité, ce qui équivaut concrètement à 25 ans d’emprisonnement.