Proche-Orient: John Kerry ménage en même temps Téhéran et les monarchies du Golfe

Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry qui était jeudi en visite à Bahreïn, s’est efforcé à concilier les stratégies diplomatiques de son département qui consiste à soutenir les monarchies arabes du Golfe et percer une ouverture sur l’Iran en exhortant le gouvernement de Téhéran à «aider» la communauté internationale à mettre fin aux guerres qui ravagent la Syrie et le Yémen.

S’exprimant lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue bahreïni, cheikh Khaled ben Ahmed Al-Khalifa, dont le gouvernement sunnite a emboîté le pas à l’Arabie saoudite, en rompant en janvier ses relations diplomatiques avec l’Iran chiite, John Kerry a invité l’Iran à changer sa politique étrangère.

Tout en se félicitant de l’accord sur le nucléaire scellé entre les grandes puissances et l’Iran en juillet 2015, le chef de la diplomatie américaine a dénoncé les «actions déstabilisatrices» menées par Téhéran dans la région.

Les Etats-Unis marchent sur des œufs dans la région du Golfe, où leurs partenaires militaires et pétroliers des monarchies sunnites, ont préféré la voie du dialogue pour résoudre la menace croissante que représentait le programme nucléaire de Téhéran. La politique d’ouverture de Washington à l’adresse du grand ennemi chiite de la région a profondément inquiété les monarchies sunnites qui redoutent un renversement des alliances de l’Amérique dans la région.

Les intérêts de l’Iran et des monarchies sunnites du Golfe sont diamétralement opposés que ce soit en Syrie, où un sanglant conflit fait rage depuis plus de 5 ans et où Téhéran soutient le président Bachar al-Assad ou encore au Yémen, où la guerre s’est aggravée en mars 2015, avec le début de l’intervention aérienne lancée par la coalition arabo-sunnite menée par l’Arabie saoudite, contre les rebelles Houthis de confession chiite, en raison de leurs liens étroits avec le régime iranien.

Le prochain exercice de l’administration américaine dans ce dossier, aura lieu dans deux semaines, quand le président américain Barack Obama rencontrera les dirigeants du Golfe à l’occasion d’un sommet prévu à Ryad.

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Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise