La réélection des islamistes aux législatives consacre la pluralité politique au Maroc

Au terme d’une intense campagne électorale, le Parti Justice et Développement (PJD) a remporté les élections législatives de samedi, une victoire en demi-teinte toutefois pour le parti islamiste, qui doit désormais compter avec son pire rival, le parti moderniste Authenticité et Modernité (PAM) qui a enregistré une fulgurante montée en force.

Selon les résultats officiels publiés samedi, le PJD a remporté 125 sièges sur les 395 que compte le parlement marocain, talonné de près par le PAM, le mouvement libéral qui a obtenu 102 sièges. Loin derrière, la troisième place est revenue au parti historique de l’Istiqlal, qui n’est plus crédité que de 46 sièges.

Ces deuxièmes élections législatives dans le cadre de la Constitution de juillet 2011 qui élargit les compétences politiques du chef du Gouvernement, ont été marquées par une longue campagne où le taux de participation au vote était l’un des principaux défis. Toutefois, seuls 43% des quelque 16 millions d’inscrits ont fait le déplacement aux bureaux de vote.

Ce chiffre est en recul par rapport aux législatives de 2011 qui avaient enregistré un taux de participation de 45% et aux termes desquels les islamistes du PJD avaient été propulsés pour la première fois de l’histoire du Maroc sur le devant de la scène politique.

Une faible participation qui a été cependant largement éclipsée par le bon déroulement du scrutin. les quelques 4000 observateurs nationaux et internationaux ayant assisté au processus électoral ont d’un commun accord félicité les institutions en charge de l’organisation de ce scrutin.

Plus particulièrement, le ministère de l’Intérieur a été cité comme facteur de la transparence qui a marqué tout le processus électoral. « Je ne pense pas qu’il y ait eu des interférences de l’Intérieur » dans les opérations de vote, a ainsi assuré samedi, au cours d’une conférence de presse, le chef de la délégation des observateurs européens, Ian Liddel Grainger.

Vu du Maroc, ce scrutin dans le sillage des autres qui ont eu lieu depuis le  début des années 2000, est un nouvel acquis en termes de pluralité et d’ancrage démocratique dans les mœurs politiques du pays. Un processus qui contraste nettement avec un contexte régional et arabe plombé par  l’instabilité et les incertitudes.