L’ONU veut vider les centres de détention de migrants en Libye

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a passé en revue mardi les différentes possibilités pour combattre l’exploitation des migrants en Libye. A cette occasion, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et le Haut-Commissariat de l’ONU aux Réfugiés (HCR) ont dit envisager de mener une grande opération visant à vider les centres de détention libyens et rapatrier les migrants.

Tenue à la demande de la France, cette réunion intervient environ deux semaines après la diffusion du reportage de la chaîne américaine CNN sur la vente aux enchères de migrants subsahariens sur un marché aux esclaves en Libye. D’après l’ONU, près de 17 000 migrants, provenant principalement d’Afrique noire, sont encore officiellement détenus dans ce pays maghrébin. Ils se trouveraient dans 30 centres gérés par les autorités libyennes. Mais, dans le même pays, un nombre beaucoup plus important de clandestins seraient à la merci de trafiquants et des réseaux de passeurs contrôlés par des groupes armés.

Le directeur général de l’OIM, William Lacy Swing, a déploré une catastrophe humanitaire d’une ampleur colossale, avant d’indiquer que son organisation était informée de la traite des esclaves depuis avril dernier. Le reportage de CNN a donné à ce phénomène un écho mondial, a-t-il ajouté. Selon le patron de l’OIM, il faut une opération d’envergure pour sauver des vies. Par la suite, il a sollicité l’autorisation du gouvernement libyen pour vider les centres de détention et organiser le rapatriement volontaire des migrants dans leur pays d’origine ou dans un pays tiers. Pour ce faire, il faudra des fonds et la contribution des pays concernés en délivrant des documents de voyage aux migrants détenus.