La Cour suprême d’Israël suspend le plan gouvernemental d’expulsion des migrants africains

La Cour suprême israélienne a suspendu provisoirement ce jeudi, un plan gouvernemental qui prévoit l’expulsion prochaine de milliers d’Africains entrée illégalement dans le pays, de manière à permettre à l’Etat de détailler les arguments légaux sur lesquels repose son plan.

Dans le détail, les magistrats de la plus haute juridiction du pays demandent de plus amples informations sur les accords passés avec les pays tiers pour l’accueil de ces migrants, des accords qui n’ont pas été rendus publics par Israël.

Un des magistrats a notamment fait remarquer que le Rwanda et l’Ouganda avaient démenti être signataires de tels accords avec l’Etat hébreu, comme l’avançaient certains médias et associations de défense des migrants israéliens. D’après la copie de l’arrêt de la Cour suprême, le gouvernement de Tel-Aviv a jusqu’au 26 mars prochain pour répondre à ces demandes.

La Cour suprême a été saisie par plusieurs organisations de défense des migrants qui dénonçaient notamment l’illégalité d’expulsions vers des pays tiers, estimant que seul le Parlement, et non le gouvernement, peut valider un accord de cette nature.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu, le plus à droite de l’histoire d’Israël, veut expulser plus de 38.000 Erythréens et Soudanais entrés illégalement dans le pays et qui n’ont pas de demande d’asile en cours d’instruction.

Le gouvernement laisse le choix aux migrants entre partir d’ici le 1er avril, soit vers leur pays d’origine, soit vers un pays tiers avec un pécule de 2.900 euros, ou d’aller en prison sans limites de temps, jusqu’à ce qu’ils consentent à être expulsés.

Annoncé le 3 janvier dernier, ce plan a suscité de vives protestations, tant à l’intérieur qu’à  l’extérieur du pays, par certains survivants de la Shoah et une partie de la société civile israélienne.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise