Israël s’oppose à toute enquête indépendante sur les récents meurtres de Palestiniens à Gaza

Les autorités israéliennes ont à nouveau rejeté ce dimanche, les appels internationaux à l’ouverture d’une enquête indépendante après l’usage de balles réelles par l’armée israélienne lors de «la marche du retour» vendredi dernier dans la bande de Gaza, tuant au moins 17 palestiniens.

Hier dimanche, à la radio publique israélienne, le ministre de la Défense Avigdor Lieberman a qualifié les requêtes de la communauté internationale d’«hypocrites», prévenant que son pays ne coopérerait avec aucune commission d’enquête.

La veille, c’était le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui rejetait toutes les critiques, dénonçant les «leçons de morale» du président turc Recep Tayyip Erdogan qui l’avait qualifié de terroriste dans un discours télévisé devant ses partisans à Adana, dans le sud de la Turquie.

L’enquête indépendante sur ces évènements a été demandée par les Nations Unies et l’Union européenne. La communauté internationale et des organisations de défense des droits humains s’interrogent sur l’usage de balles réelles par l’armée israélienne lors de cette journée la plus meurtrière dans la bande de Gaza depuis l’agression du Tsahal en 2014 contre la populations palestiniennes.

En plus des dix-sept tués, plus de 1.400 ont été blessés, dont 758 par des tirs de balles réelles selon le ministère palestinien de la santé dans l’enclave. Tsahal assure avoir tiré sur des manifestants qui jetaient des pierres et des cocktails Molotov sur les soldats, ou tentaient d’endommager la clôture et de s’infiltrer en Israël alors que les Palestiniens assurent que les manifestants ne représentaient aucun danger immédiat pour les Israéliens.

La tension reste à son comble à Gaza, où «la marche du retour» qui a commencée vendredi, doit durer six semaines. Cette protestation, qui a vu affluer des dizaines de milliers de personnes vers la frontière ultra-sécurisée entre l’Etat hébreu et Gaza, vise à réclamer «le droit au retour» des Palestiniens qui, par centaines de milliers, furent chassés de leurs terres ou durent fuir leur pays, lors de la guerre qui a suivi la création de l’Etat d’Israël, en 1948.