Egypte : retour sur la chute d’Hosni Moubarak, une décennie après

Il y a exactement 10 ans, le chef d’Etat égyptien, Hosni Moubarak s’était  retiré le 11 février 2011, de la magistrature suprême sous la pression de la contestation populaire. 

Au début de 2011, le monde est secoué par la contestation croissante des multiples dictatures en place dans le monde arabe, dans le sillage du printemps arabe qui a vu le jour en Tunisie. L’Egypte, qui était dirigée depuis 1981 par Hosni Moubarak, n’est pas épargnée par cette déferlante. Le 25 janvier 2011, des millions de manifestants ont marché pour exiger la démission du président Moubarak.

Au cours des premiers jours des protestations, Moubarak a réagi en déployant en force la police et l’armée. Au quatrième jour, il a montré des signes de fléchissement en annonçant quelques réformes sans pour autant évoquer sa démission. Mais cela n’a pas suffi et dans la nuit, des protestataires envahissent de nouveau les rues pour exiger son départ. Chauffée à blanc, cette foule va tenir tête avec succès aux forces de l’ordre.

Au final, ce sera à Omar Suleiman, le vice-président égyptien de l’époque, d’annoncer la démission du raïs le 11 février 2011. Toutefois, une décennie après, le résultat de cette révolution est, de l’avis de nombre d’observateurs, décevant pour la plupart des contestataires égyptiens. 

Pour Myriam Benraad, professeure associée en relations internationales à l’ILERI et experte du Moyen-Orient, « tous les critères qui font une démocratie sont absents en Egypte. Il y a des élections qui sont truquées par le régime. C’est du pur maquillage dans le discours, dans les mots, qui ne doit pas tromper sur la nature du nouveau régime en Egypte, autoritaire, et peut-être plus encore que celui d’Hosni Moubarak ».