La France a-t-elle contribué à la dictature de Kadhafi ?

La FIDH (Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme) et la LDH (Ligue des Droits de l’Homme) ont entamé hier mercredi une procédure judiciaire mettant en cause la société française Ameysys pour complicité d’actes de torture en Libye, du temps du régime Kadhafi.

A l’origine de l’affaire, la découverte en fin Août par des journalistes du Wall Street Journal dans les bâtiments abandonnés du centre de surveillance des communications du régime de Mouammar kadhafi de documents attestant la conception et l’installation par la société française « Amesys » en faveur du pouvoir de l’époque de matériels d’espionnage électronique et de surveillance d’Internet. Le site français Owni révélait dans la foulée qu’un programme baptisé Eagle, destiné à l’interception et à l’analyse de toutes les télécommunications sur la totalité du territoire libyen avait été commandé par le Régime du Colonel à la même société française. Pour enfoncer le clou, le quotidien français Le Figaro publiait en début octobre des témoignages d’ingénieurs de la société Bull, dont Amesys est une filiale, et d’anciens militaires français de la DRM (Direction du Renseignement Militaire) d’une assistance apportée en 2007 aux services de renseignements libyens dans la mise sur écoute de l’ensemble du pays.

Devant cette avalanche de révélations, Amesys a reconnu avoir conclu avec le régime de Kadhafi, mais se défend en soutenant avoir respecté les conventions internationales, européennes et françaises et avoir même obtenu une autorisation officielle des Autorités françaises, un point démenti par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français.

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Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise