Le CNT libyen face à ses responsabilités

La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre toute la journée d’hier. Le Guide libyen, le Colonel Mouammar Kadhafi n’est plus, tué lors de la prise par les forces du CNT libyen de sa ville natale et fief, Syrte. Cette mort, si elle met un terme à une dictature de 42 ans, place le CNT devant ses responsabilités, c’est-à-dire former un gouvernement de transition qui doit mener le pays à des élections et reconstruire le pays.

Le CNT a déjà rendu public sa feuille de route pour cette nouvelle Libye depuis le début du mois de septembre, après sa reconnaissance par la communauté internationale comme seul gouvernement légitime en Libye et le déblocage de 15 milliards de dollars pour reconstruire le pays. Sur le papier, tout est parfaitement défini : un gouvernement de transition doit être formé au maximum un mois après la proclamation de la libération du pays et il aura alors huit mois pour organiser des élections générales. Malheureusement, dans la pratique, les choses ne se passent pas comme prévu. Tout le mois de septembre durant, les négociations entre les différentes factions du CNT pour former ce gouvernement de transition n’ont pas abouti. L’actuel chef de l’exécutif du CNT, Mahmoud Jibril, fortement critiqué au sein même du CNT, notamment par les islamistes, a déjà annoncé qu’il démissionnerait à la libération totale du pays.

Avec les chutes mardi de Bani Walid et hier jeudi de Syrte, les deux derniers bastions encore contrôlés par les pro-Kadhafi, l’annonce de la libération de la Libye ne devrait plus tarder. Ce sera alors au CNT de justifier la confiance que la communauté internationale et le peuple libyen placent en lui.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise