R.D.Congo : Un rapport de l’ONU sur les violences préélectorales

Mercredi dernier, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) a publié un rapport au sujet des cas de violations des Droits de l’Homme en période de précampagne en République Démocratique du Congo (RDC).

A moins de trois semaines des élections présidentielles et législatives simultanées en RDC, lesquelles sont prévues pour le 28 Novembre prochain, la tension est à son comble.    Pas plus tard que mercredi, le cortège d’un des ténors de l’opposition, Vital Kamerhe, a été attaqué à Kikwit (Sud-Ouest) par des jeunes gens favorables au régime en place. Un jour avant, le mardi dernier , c’était au tour de militants d’un parti de l’opposition d’agresser un policier et d’incendier un véhicule à Kinshasa (Ouest), la capitale. De même, le week-end dernier, les partisans du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) du président congolais Joseph Kabila et ceux de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) de son principal adversaire, Etienne Tshisekedi, se sont violemment affrontés à Lubumbashi (Sud-Est).

Ce climat délétère s’était déjà installé plus d’un an avant. En effet, le rapport onusien a dénombré « de nombreuses violations des Droits de l’Homme empreintes de motivation politique dont le degré varie ». A ce propos, il mentionne 188 incidents entre novembre 2010 et septembre 2011. D’après le document, «  la préparation des élections avait lieu dans un climat où les libertés d’expression et d’association étaient limitées ». A titre d’illustration, à l’est de la RDC, « des partis politiques auraient été pris pour cible et nombre de leurs membres auraient été privés de  leur liberté ou soumis à des mauvais traitements et des menaces ». Une mise en cause évidente des agents du maintien de l’ordre et des services de renseignement congolais. Ainsi, le BCNUDH a tenu à exprimer ses « vives préoccupations quant à la situation actuelle », jugeant que la perpétuation des violations des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales pourrait « accroître la possibilité que des individus ou des partis politiques recourent à la violence, mettent en danger le processus démocratique et débouchent sur des violences postélectorales ».