Téhéran hausse le ton contre Riyad

Le ministre iranien des affaires étrangères Ali Akhbar Salehi a affirmé, lors d’un passage en direct sur la chaine de télévision Al-Alam, que son pays qualifie d’inamical la décision de l’Arabie saoudite d’augmenter sa production pétrolière pour remplacer le pétrole iranien en cas de sanctions et invite les dirigeants saoudiens à penser aux conséquences d’un pareil acte sur les relations entre les deux pays et la sécurité du Golfe persique, dont l’Iran est un acteur majeur.

Cette mise en garde de Téhéran à l’encontre de Riyad est une réaction à la déclaration du ministre saoudien du pétrole, Ali al-Nouaimi, selon laquelle son pays compenserait, dans les plus brefs délais, les exportations de brut iraniennes en cas de sanctions pétrolières occidentales au moyen d’une production de 12,5 millions de barils par jour. Le ministre du pétrole saoudien a précisé qu’il faudrait seulement 90 jours pour parvenir à une production de 700 000 barils par jour supplémentaire. Pour l’instant, la compensation proposée par l’Arabie saoudite et l’application de sanctions pétrolières contre l’Iran ne semblent pas rencontrer un écho favorable auprès de grandes économies mondiales qui y voient un acte économique suicidaire, susceptible d’aggraver la crise déjà existante. L’autre point de rupture entre Téhéran et Riyad est la question de la menace de fermeture du détroit d’Ormuz par Téhéran au sujet duquel, M. Nouaimi a averti sur les antennes de la chaine américaine CNN que si Téhéran venait à mettre en application cette décision, l’Arabie saoudite prendra toutes les dispositions nécessaires, y compris les plus radicales, pour une réouverture rapide de cette voie stratégique.
A l’heure actuelle, l’Arabie saoudite et l’Iran soutiennent que leurs déclarations vont dans le sens de protéger leurs intérêts respectifs, conformément à leurs engagements internationaux.