Une étude publiée hier mardi dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) atteste que les populations immigrées sont plus exposées aux maladies infectieuses que les autochtones.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 6700 nouveaux cas de séropositivité au VIH et 5276 cas de tuberculose ont été déclarés en 2009 au sein des personnes d’installation récente en France. Les statistiques issues des immigrés sont, respectivement pour le VIH et la tuberculose, de 10 et de 8 fois supérieures à celles recueillies chez les non-migrants. Et, le constat est similaire en ce qui concerne l’hépatite B : « parmi les 1715 patients pris en charge pour une hépatite B chronique en 2008 – 2009, les trois quarts étaient des migrants », précise l’article. Ainsi, 70 % des personnes découvrant leur séropositivité, 54 % de celles traitées pour une hépatite B et 36 % de malades de tuberculose étaient nées en Afrique subsaharienne.
Afin d’expliquer ces disparités, les auteurs de l’étude, conduite par Florence Lot, chercheuse à l’InVS, ont estimé que « les migrants ont un moindre accès à la prévention dans leur pays d’origine et peut-être aussi en France ». Ils ont également mis en cause « les conditions de la migration et une précarité sociale favorisant la transmission de la tuberculose et la transmission intrafamiliale du virus de l’hépatite B ». Ainsi, l’équipe de chercheurs appelle à « poursuivre les actions de prévention » ainsi qu’à « renforcer les stratégies de dépistage et d’accès aux soins auprès de ces populations dans le but de réduire les disparités observées ».
Poster un Commentaire