Pékin offre un nouveau siège à l’Union Africaine

A l’occasion de son sommet, l’Union Africaine a procédé samedi dernier à l’inauguration de son nouveau siège, un don du gouvernement chinois.
L’imposant bâtiment semble être une empreinte indélébile de l’ascension chinoise sur le continent noir. En effet, l’Empire du Milieu n’a pas fait dans la dentelle : il lui aura fallu 2 ans et demi pour doter cette construction de plusieurs bureaux et salles de conférence, d’un amphithéâtre de 1000 places, d’un centre commercial et d’un héliport. Et, que dire de l’extérieur, si ce n’est de constater que l’harmonieux mélange entre le verre, le bois et l’acier qui constitue la parure de l’immeuble d’une centaine de mètres de haut embellit le paysage d’Addis Abeba. Tout cela valait donc bien 200 millions de dollars américains. Bien entendu, comme la main qui donne est toujours au dessus de celle qui reçoit, on peut retrouver sans trop de difficultés la mention « avec l’aide du gouvernement de la République Populaire de Chine » ça et là en visitant le nouveau siège de l’Union Africaine. De toute façon, les dirigeants africains n’ont pas tari de reconnaissance à l’endroit du précieux partenaire commercial : le président en exercice de l’organisation africaine et chef d’Etat équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, a même proposé que le sommet adopte « une motion de remerciement et de gratitude envers la République Populaire de Chine pour ce merveilleux bâtiment ».
C’est donc un gros coup que la Chine vient de signer. Son cadeau à l’Union Africaine dominant sur toute la capitale éthiopienne peut symboliser sa mainmise sur l’Afrique. Ajouté à cette nouvelle construction tous les grands ouvrages qu’elle a financés dans les différents pays, à l’instar du pont de l’amitié Niger-Chine ou du pont de l’amitié sino-malienne, l’addition est très salée. La contrepartie risque de l’être aussi.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise