Présidentielle française et le sort de l’Union pour la Méditerranée

Le laboratoire d’idées IPEMED (Institut de Prospective Economique du Monde Méditerranéen) a reçu et interrogé à la faveur de la tenue d’un forum le 30 mars dernier les représentants de certains candidats à l’élection présidentielle française sur leurs projets vis-à-vis de l’UPM (Union Pour la Méditerranée).

A trois semaines du premier tour, Henri Guaino, père spirituel du projet, Vincent Peillon, député socialiste européen auteur d’un rapport sur l’UPM et le sénateur Yves Pozzo représentant respectivement Nicolas Sarkozy, François Hollande et François Bayrou ont été questionnés sur les perspectives de leurs candidats pour l’UPM. Initié par Nicolas Sarkozy lors de sa campagne présidentielle de 2007,

l’UPM a été lancée lors d’un grand sommet des  chefs d’Etat à Paris en juillet 2008 avant d’être successivement ébranlée par l’offensive en 2009 de l’armée israélienne contre la bande de Gaza, la crise financière mondiale et les Printemps arabes qui ont modifié le paysage politique de la région en emportant les chefs d’Etat tunisien, égyptien et libyen, bien que ce dernier pays ne fasse pas partie de l’UPM. Les représentants des candidats à la présidentielle ont tous reconnu la léthargie dans laquelle est actuellement plongé l’UPM et l’insuffisance de l’attention qui lui est portée dans la campagne présidentielle actuelle.

Tous annoncent un plus grand intérêt pour l’organisation régionale avec quelques particularités selon les candidats. François Hollande songerait à relancer l’idée d’une Banque euro-méditerranéenne tandis que François Bayrou envisagerait de sensibiliser davantage les partis islamistes sur l’organisation régionale et de solliciter financièrement les pays du Golfe en ce moment où l’Europe traverse une crise financière sans précédent. Mais ces initiatives ne pourront être effectives sans une entente des pays européens et des nouveaux dirigeants du Nord de l’Afrique sur l’utilité de l’UPM.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise