Russie : Gazprom sous le feu des critiques

L’inauguration hier lundi d’une nouvelle ligne du gazoduc Nord Stream, société détenue à 51% par le russe Gazprom, ne parvient pas à faire oublier les déboires du géant gazier russe. Malgré cette réalisation qui double à 55 milliards de mètres-cubes sa capacité d’acheminement de gaz vers l’Europe, la compagnie russe est de plus en plus critiquée sur sa gestion, en dehors des frontières russes comme à l’intérieur.

Il faut dire que les dernières performances de la compagnie gazière russe sur une année donnent de l’eau au moulin à ses détracteurs. Tout d’abord, elle a perdu 10% du marché intérieur et a vu ses bénéfices chuter de 23%. Une note récente de la banque VTB Capital a révélé de sérieux problèmes financiers pour la société. Et le mois passé, le chef du service anti-monopole Igor Artemiev avait repris ces résultats et appelé la compagnie à « mettre de l’ordre dans ses affaires ». Même l’un de ses plus fervents supporters, le président Vladimir Poutine avait suggéré devant des hommes d’affaires le 2 octobre dernier à Moscou une intervention de  la police pour enquêter sur les nombreux cas de corruption qui sont régulièrement signalés.

Mais ses démêlés avec l’Union Européenne constituent probablement le dossier le plus préoccupant pour la compagnie russe. La Commission Européenne reproche à Gazprom de nuire à la concurrence en interdisant à certains de ses clients d’Europe Orientale de réexporter le gaz livré, de les contraindre à payer la totalité du gaz commandé même s’il n’a pas été consommé et enfin à vendre son gaz trop cher. Par ailleurs, selon l’Agence internationale de l’Énergie, l’émergence de l’exploitation du gaz de schiste pourrait bien faire perdre à Gazprom sa position de leader mondial sur le marché du gaz d’ici à 10 ans.