Grèce : présomption d’évasion fiscale

George_PapaconstantinouUne affaire d’évasion fiscale dans laquelle un ancien ministre des Finances est impliqué défraie la chronique en Grèce. Soupçonné d’avoir falsifié une liste de détenteurs de comptes en Suisse, ce responsable ainsi que ses proches pourraient faire l’objet d’une enquête.

Georges Papaconstantinou, argentier du gouvernement socialiste de Georges Papandréou, est au cœur de ces investigations. Il aurait rayé les noms de son entourage sur une liste de détenteurs de comptes en Suisse que la France avait adressée à la Grèce. Le fameux document avait été remis au responsable politique grec en 2010 par Christine Lagarde, ministre française des Finances à l’époque et actuelle Directrice Générale du Fonds Monétaire International (FMI). A noter qu’elle aurait servi à effectuer des redressements fiscaux en France.  D’où, son utilité pour la Grèce. Cette « liste Lagarde », comme elle est communément appelée par l’opinion publique, contenait environs 2000 personnes, propriétaires de comptes à la banque HSBC en Suisse. A cause du présumé forfait de l’ancien ministre des Finances,  71 élus de la coalition gouvernement ont requis au parlement la mise en place d’une commission d’enquête.

Vraisemblablement, cette affaire secoue toute la classe politique grecque : l’enquête remet non seulement le Pasok, formation politique au pouvoir pendant la crise de 2009, sous les feux des projecteurs mais fragilise également l’Exécutif actuel. En effet, le Pasok, qui, aux yeux de bon nombre de Grecs, est coupable de complaisance face à des cas répétitifs de fraude fiscale, reste tout de même d’un grand soutien à la coalition gouvernementale. Cette cohabitation réunit la Nouvelle Démocratie, parti de droite, à la Gauche démocratique Dimar. Toutefois, le Pasok a vigoureusement réagi en excluant immédiatement l’ex-ministre des Finances. Ce, bien qu’il se soit brillamment illustré en participant à la mise en place d’un système de sauvetage UE-FMI de l’économie grecque. L’intéressé a également tenu à se défendre, démentant toutes ces accusations et s’estimant visé par un « complot » fomenté par l’actuel responsable du Pasok.