USA : les prêts étudiants sur le point de créer une nouvelle crise politique

manifestation-contre-le-cout-en-hausse-des-prets-etudiants-a_1146050La réforme proposée par les républicains pour l’établissement des taux de la prochaine rentrée universitaire, et adoptée par la Chambre des représentants le 23 mai dernier, est actuellement en discussion au sein du Sénat contrôlé par les alliés démocrates du président.

Le dossier se révèle particulièrement sensible puisqu’il préconise une augmentation du taux des prêts étudiants pour les prêts accordés à partir du 1er juillet alors que 7 millions de jeunes doivent emprunter cette année à l’Etat fédéral pour financer leurs études.L’endettement est le seul recours pour une bonne partie des jeunes américains pour financer leurs études. Les coûts varient entre 2 000 et 40 000 dollars par an selon les établissements pour une scolarité hors master qui dure en général quatre ans. Le texte proposé par les républicains, et soutenu sur ce point par la Maison-Blanche, propose une adaptation du taux des futurs emprunts aux taux du marché qui sont aujourd’hui exceptionnellement bas.

Mais les deux camps s’opposent sur deux points. Tout d’abord, la formule présentée par les républicains conduit à un taux à partir du 1er juillet de 5% contre 3.4% pour celle de la Maison-Blanche. Ensuite, les républicains veulent que ce taux soit recalculé chaque année alors que Barack Obama le veut fixe. En cas de révision annuelle, les jeunes actifs pourraient bénéficier d’une éventuelle baisse des taux mais seraient également plus exposés à hausse de leurs traites dans le cas contraire.

La dette étudiante est la deuxième source d’endettement aux Etats-Unis après les emprunts immobiliers. La Réserve fédérale de New-York l’estime aujourd’hui à près de 1 000 milliards de dollars, l’Etat fédéral étant la principale source de financement. A ce jour, 37 millions d’Américains continuent de rembourser des emprunts étudiants. Ces chiffres augurent la portée que ce débat devrait avoir tout au long du mois de juin sur l’ensemble du pays, bien au-delà des murs du Sénat.