L’opposition syrienne se démarque d’Al Qaïda

2013-04-09T135216Z_1643515210_GM1E9491OEK01_RTRMADP_3_SYRIA-CRISIS-EAST_0Ahmed Toumeh, un islamiste modéré, a été élu ce weekend au poste de Premier ministre par intérim de la CNS (Coalition Nationale Syrienne), l’opposition à Bachar al-Assad. Il s’est engagé à lutter contre l’importante influence des combattants liés à Al-Qaïda dans la rébellion au régime de Damas.

Dès sa première interview, le chef du nouveau gouvernement provisoire de l’opposition syrienne a tenu à affirmer sa démarcation d’Al-Qaïda. Sur le plan idéologique tout d’abord, en promouvant la compatibilité entre démocratie et islam, et ensuite sur le plan pratique en annonçant le rétablissement de services publics efficaces dans les régions tenues par les rebelles. Ahmed Toumeh devient ainsi le plus haut dirigeant de l’opposition syrienne à s’opposer publiquement à Al-Qaïda. La position est la même du côté de la nébuleuse terroriste dont le chef, l’Egyptien Ayman al Zahouahri, appelle les combattants à ne pas pactiser avec les groupes rebelles « alliés de l’Occident ».  Le Front al Nosra, la branche syrienne d’Al Qaïda, lutte également contre le régime de Bachar al-Assad. Ses combattants sont souvent mieux équipés que ceux de l’ASL (Armée Syrienne Libre) et ont remporté d’importantes victoires militaires à Rakka, dans l’est du pays, ainsi que dans les provinces d’Alep et d’Idlib dans le Nord.

Le Front al Nosra, rebaptisé cette année EIIL (Etat Islamique d’Irak et du Levant)  doit sa popularité à son implication sur le terrain, loin des atermoiements politiques des leaders de la CNS, mais également aux fournitures d’armes et de produits alimentaires aux habitants des zones qu’il contrôle. Les fondamentalistes sont une grosse épine dans le pied de la rébellion syrienne puisqu’ils bloquent un soutien plus franc des occidentaux. Ahmed Toumeh entend baser le gouvernement qu’il devrait mettre sur pied dans les prochains jours dans le Nord de la Syrie, tenu par plusieurs groupes d’insurgés et malgré les risques de bombardements de l’armée régulière, pour se rapprocher de la population syrienne et mettre en œuvre sa politique.