L’augmentation de visites de juifs au mont du Temple à Jérusalem alors que la police israélienne en empêche l’accès aux fidèles musulmans, menace de faire exploser une situation extrêmement tendue.
Le mont du Temple est un lieu saint à la fois pour les Juifs et les musulmans, ayant abrité selon la tradition juive le deuxième Temple jusqu’à sa destruction en 70 après Jésus-Christ et abritant toujours pour les Musulmans la coupole dorée du Dôme du rocher et la mosquée al-Aqsa. Depuis son occupation par Israël en 1967, le lieu est resté tant bien que mal stable grâce notamment à la prescription des autorités juives de restreindre au maximum son ascension aux fidèles juifs. Mais les visites sur le site religieux le plus disputé de Jérusalem ont fortement augmenté ces dernières années au point d’atteindre le nombre record en 2013 de 11 000. Or, dans le même temps, la police israélienne, qui surveille et filtre les visiteurs malgré le fait que l’administration des lieux ait été confiée aux autorités religieuses jordaniennes, empêche les fidèles musulmans d’y accéder ce qui entraîne de violents heurts dans la vielle ville.
Déjà foyer du déclenchement de l’Intifada de 2000 et d’autres épisodes particulièrement sombres du conflit israélo-palestinien, l’esplanade des Mosquées menace à nouveau d’être le berceau d’une vague de violence qui a toutes les chances d’être particulièrement difficile à contenir. Les observateurs sont unanimes pour affirmer que la situation s’est encore plus dégradée ces derniers mois. Cet été, le ministre israélien du Logement Uri Ariel, du parti nationaliste religieux le Foyer Juif, a exprimé publiquement son souhait de voir se dresser sur le site le Troisième Temple. Et les députés de droite et d’extrême-droite sont de plus en plus nombreux à insister sur les droits du peuple juif sur son « lieu le plus saint ».
