Un reportage réalisé par la chaîne ARTE a révélé l’ampleur qu’a prise l’utilisation du Captagon, une drogue à base d’amphétamine, dans le conflit syrien. Cette drogue qui permet d’oublier la peur et la douleur est à la base d’une véritable économie de guerre.
Le Captagon a été créé en 1963 pour soigner les troubles de la concentration et la narcolepsie mais est depuis 1986 placé sur la liste des substances psychotropes de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et, de ce fait, interdit dans la plupart des pays. Sa production s’était toutefois poursuivie en Turquie et au Liban et le Captagon était alors essentiellement exporté vers les pays du Golfe. Depuis la guerre en Syrie, la production de Capatagon au Liban aurait chuté de 90%. Les usines ont déménagé en Syrie où le chaos ambiant constitue une couverture idéale. Ses plus fidèles consommateurs sont les djihadistes de l’Etat islamique, du Front al-Nosra, mais également les combattants de l’Armée syrienne libre. En 2014, plus de 50 millions de pilules auraient été vendues.
Le commerce de Captagon est également très lucratif. Sur le marché syrien, un seul comprimé coûte entre 5 et 20 dollars. Alors qu’il ne suffit que de quelques milliers de dollars pour les produire, un sac qui contient 200 000 pilules de Captagon rapporte 1.2 million de dollars une fois arrivé à destination. L’Arabie saoudite est particulièrement friande de cette drogue. Les 55 millions de pilules qui y sont saisies chaque année ne représentent que 10% des pilules en circulation dans le royaume selon le rapport de l’UNODC (Office des Nations unies contre la drogue) publié en 2013. L’argent tiré de ce trafic permet aux milices en Syrie qui consomment une partie de la drogue mais en exporte également vers l’étranger de financer l’achat de leurs armes et leurs opérations militaires.
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