De nombreux experts soulignent l’intérêt que les djihadistes, plus particulièrement ceux de l’Etat islamique, portent à Bagdad et à Damas, au vu de leur portée symbolique, même si la conquête de ces deux villes est plus qu’improbable actuellement.
Malgré ses défaites contre les Kurdes, l’Etat islamique semble se focaliser sur le pouvoir affaibli de Bachar al-Assad. Depuis plusieurs mois, les djihadistes sont descendus à partir du nord syrien le long d’un couloir central, ce qui leur a notamment permis de conquérir en mai la cité antique de Palmyre. Selon les experts, l’objectif des djihadistes ne serait pas en soit la prise de Damas, actuellement encore solidement protégée par la Garde républicaine de Maher el-Assad, le frère du président Bachar al-Assad, mais l’autoroute Damas-Homs pour couper l’accès du régime syrien à son fief de Lattaquié sur la côte méditerranéenne, qui constitue le cœur du pouvoir des Assad.
En Irak, l’Etat islamique est aux portes de Bagdad depuis plus d’un an, à l’affût dans la cité rebelle de Faloudja, à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de la capitale irakienne, qu’elle contrôle. Etant donné que la conquête de la ville, peuplée à majorité de chiites, défendue par des miliciens aguerris et des unités d’élite de l’armée irakienne épaulées par des instructeurs iraniens, semble là également très improbable, les experts parient sur un scénario dans lequel les djihadistes s’infiltreraient dans les bastions sunnites radicaux qu’ils connaissent bien et rendraient la vie dans la capitale irakienne impossible à coups d’attentats suicide.
Les prises des capitales irakienne et syrienne seraient un succès sans égal pour l’Etat islamique qui souhaite établir un califat à cheval entre la Syrie et l’Irak. Entre 762 et 1258, Bagdad a été la capitale du califat abbasside. Damas a pour sa part été entre 661 et 750 le phare de l’empire omeyyade à partir duquel ses nouveaux maîtres tentèrent de dominer le monde arabe.
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