Mardi dernier, les cours du pétrole sont brièvement tombés à moins de 30 dollars le baril à New-York, ce qui n’était plus arrivé depuis décembre 2003, ce qui suscité des tensions au sein de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) au point de remettre en question la pérennité de l’organisation.
Le prix du baril de WTI (Light Sweet Crude) pour livraison en février a atteint 29.93 dollars sur le New-York Mercantile Exchange (Nymex). Malgré une légère remontée hier, les cours du baril de WTI et de celui de Brent, respectivement à 31.25 dollars et 31.67 dollars, ont perdu plus de 30% de leur valeur en 2015 et plus de 15% supplémentaires depuis le début de l’année 2016 et menacent, d’après certains analystes, de chuter davantage.
Dans le sillage de cette chute libre des cours de l’or noir, le géant britannique BP a annoncé la suppression d’au moins 4.000 emplois dans le monde en deux ans. Pour les pays producteurs également, cette situation a des répercussions sur leurs projets de budget.
Au sein de l’OPEP, le Nigeria, qui assurait la présidence tournante de l’OPEP jusqu’au 31 décembre dernier, plaide pour la tenue d’une réunion extraordinaire du cartel début mars. Cette proposition a été rejetée par les Emirats arabes unis dont le ministre de l’Energie a dit s’attendre à une reprise du marché pétrolier avant la fin de l’année, en dépit de la dégringolade actuelle des prix.
Mais c’est l’Arabie saoudite, qui fait office de leader de l’OPEP et qui a le dernier mot, qui suscite le plus de tensions actuellement au sein du cartel. Pour conserver ses parts de marché, que ce soit face aux producteurs de gaz de schiste américains ou vis-à-vis d’un Iran impatient de voir levées les sanctions occidentales qui entravent ses exportations d’or noir, Ryad est souvent accusé d’inonder à dessein le marché pour conserver ses parts de marché. Avec ces tensions, C’est l’avenir de l’OPEP qui est désormais en jeu. L’organisation ne représente plus que le tiers de la production mondiale du pétrole et ne joue plus comme avant, le rôle de régulateur du marché pétrolier.
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