Après les organisations de défense des droits de l’homme, c’est au tour du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) de réclamer que la lumière soit faite sur les circonstances du décès de l’ex-président égyptien, Mohamed Morsi.
L’ancien dirigeant égyptien a en effet tiré sa révérence le lundi 17 juin à l’âge de 67, après s’être écroulé dans son box au tribunal, lors d’une audition au complexe pénitentiaire de Tora dans le sud de la capitale égyptienne. Issu des Frères musulmans, il était en détention depuis juillet 2013, après sa destitution.
Dans une note à la presse, le porte-parole de l’HCDH, Rupert Colville estime qu’il «incombait à l’Etat égyptien», au moment où il détenait Mohamed Morsi, «de veiller à ce qu’il soit traité avec humanité et à ce que son droit à la vie et à la santé soit respecté».
Il réclame ainsi, comme dans tout cas de «mort subite en détention», «une enquête rapide, impartiale, approfondie et transparente menée par un organe indépendant afin de clarifier les causes du décès. Ce sont des principes généraux élaborés par divers organismes internationaux de défense des droits de l’homme, y compris la Commission africaine des droits de l’homme, avec lesquels nous souscrivons pleinement».
Le porte-parole a indiqué que des préoccupations avaient été exprimées concernant les conditions de détention de M. Morsi, notamment l’accès à des soins médicaux adéquats, ainsi qu’un accès suffisant à ses avocats et à sa famille, au cours de ses six années de détention.
En mars 2018, une commission britannique indépendante avait aussi condamné son maintien à l’isolement 23 heures par jour, dans des conditions de détention pouvant «relever de la torture ou du traitement cruel, inhumain ou dégradant». «Le refus d’un traitement médical de base auquel il a droit pourrait entraîner sa mort prématurée», avait déclaré devant le Parlement britannique le député Crispin Blunt, président de cette commission.